Avec la progression de l’épidémie de COVID-19, les résident-e-s et soignant-e-s de plusieurs établissements médico-sociaux (EMS) du canton sont à présent également touché-e-s. Un dispositif multidisciplinaire piloté depuis le service cantonal de la santé publique (SCSP) vise à protéger les plus vulnérables. Ce dernier a instauré une étroite collaboration avec les faîtières EMS afin d’assurer le suivi quotidien de la situation dans l’ensemble des établissements du canton.
Les EMS hébergent des personnes qui sont particulièrement vulnérables face au COVID-19 en raison de leur âge avancé et souvent d’une ou plusieurs maladies chroniques (p.ex. maladies cardio-vasculaires ou rhumatismales, diabète, cancer, etc.). Malgré l’interdiction temporelle des visites et le renforcement des directives, 24 résident-e-s et 46 collaborateur-trice-s ont été testés positifs pour le Coronavirus dans 12 EMS.
Un suivi quotidien de la situation dans les EMS du canton
En collaboration avec les faîtières de l’ensemble des EMS du canton, le service cantonal de la santé publique assure un suivi quotidien de l’évolution de la situation. Il s’agit, d’une part, de monitorer le nombre de cas suspectés et confirmés de COVID-19, ainsi que le nombre de collaborateurs et collaboratrices placé-e-s en isolement. D’autre part, il s’agit également d’identifier rapidement des situations qui pourraient se péjorer faute de soutien. Cette démarche vise à mettre en place un dispositif efficace pour protéger les résident-e-s et le personnel. Ce suivi est réalisé par les infirmières du SCSP. Par ailleurs, ce dernier s’appuie aussi sur une expertise externe comme celle d’un infectiologue retraité.
Stratégie pour protéger les résident-e-s des EMS du canton
Tout est entrepris pour limiter la propagation du COVID-19 au sein des EMS. Les visites physiques des proches ne sont plus possibles. Différentes alternatives ont été mises en place comme par exemple, des téléphones ou des appels vidéos. Par ailleurs, les directives du médecin cantonal fixent des processus permettant la détection du COVID-19 auprès du personnel et des résident-e-s dès la suspicion de leur possible exposition au virus, et si nécessaire, leur isolement. Ces investigations sont prioritaires même si l’accès au frottis de confirmation reste limité. Le cohortage, c’est-à-dire la délimitation de secteurs libres de COVID-19, est appliqué selon l’architecture des lieux. Les quantités de matériel de protection vont être doublées pour mieux protéger le personnel soignant. Lors de situations problématiques, le médecin cantonal et son équipe se rendent sur place et des mesures spécifiques sont mises en place. A ce jour, six résident-e-s ont été hospitalisé-e-s au vu de leur état.
Afin de permettre une prise en charge des résident-e-s malades dans leur lieu de vie, des médecins coordonnés par la Société neuchâteloise de médecine (SNM) se déplacent dans les établissements. Ces derniers ont aussi pour tâche de vérifier les directives anticipées afin de respecter, dans la dignité, les choix exprimés préalablement. En outre, le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP), par la psychogériatrie, apporte également un appui aux EMS du canton pour évaluer certain-e-s résident-e-s malades et soutenir les équipes.
En cas d’absentéisme du personnel, avec l’accord de la direction, la Protection civile affecte du personnel pour la distribution des repas, l’accompagnement des résident-e-s et des tâches de base, ceci dans le but de renforcer la capacité de soins. Depuis le 30 mars 2020, les directions peuvent également bénéficier de l’aide de bénévoles s’étant annoncé-e-s à la bourse de l’emploi des professionnels de la santé du SCSP.
De sincères remerciements sont adressés aux directions des établissements, à leur personnel ainsi qu’aux résident-e-s et leurs proches pour leur engagement commun face à cette situation qui exige un suivi strict des mesures, un investissement exceptionnel des professionnel-le-s, une forte solidarité et beaucoup d’humanité à l’égard de nos aînés.
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