La pénurie de médecins généralistes menace la Suisse. Selon certaines prévisions, il manquera 1’800 médecins de premier recours d’ici 2030. Le canton de Neuchâtel n’échappe pas à cette tendance, et voit le nombre de médecins de famille diminuer. Des communes tentent de réagir en mandatant des spécialistes du recrutement dans le domaine de la santé, en proposant des facilités d’installation ou en créant des cabinets de groupe.
Le phénomène est le même de l’autre côté de la frontière. À Morteau par exemple, neuf médecins vont prendre leur retraite dans les cinq prochaines années. Et l’attrait de la Suisse joue aussi un rôle. Dans le secteur de Pontarlier, au moins cinq praticiens ont fait le choix de partir pour exercer en Suisse. Dernier exemple en date : la doctoresse Catherine Monnier, qui a quitté Pontarlier pour commencer son activité à Val-de-Travers début janvier, dans le nouveau cabinet collectif créé à Fleurier.
Ceux qui font le choix de changer de pays invoquent une pression fiscale trop importante en France et des conditions de travail qui se dégradent : perte de liberté, contraintes administratives grandissantes qui les obligent à enchaîner les consultations sans passer beaucoup de temps avec chaque patient, actes qui n’ont pas été revalorisés depuis longtemps. De plus en plus de médecins français pourraient ainsi être tentés de venir s’installer en Suisse, avec l’introduction programmée du tiers payant généralisé dans l’Hexagone pour 2017. La suppression de l’avance de frais décidée par le gouvernement est une mesure très contestée par les professionnels de la santé.
Pour tenter de limiter les départs et d’attirer de nouveaux praticiens, la municipalité de Pontarlier a décidé de créer une maison médicale, qui devrait voir le jour en 2018. La Ville va prendre en charge la construction d’un bâtiment neuf dans un quartier centré. Les médecins et professionnels du domaine paramédical intéressés devront ensuite s’organiser. /msa
Source: RTN