Faire beaucoup avec peu
La 24e édition du festival Hors Tribu se tiendra du 8 au 11 août 2019 sur le dénommé « Champ du Zi » à Môtiers (NE). Un événement qui tient sans sponsors depuis ses débuts, et qui compte sur la débrouillardise et la mixité culturelle à tous les niveaux.
Depuis ses débuts en 1996, l’unique festival de musique du Val-de-Travers a souscrit à des valeurs très précises: créer un festival éco-responsable, sans sponsors, à taille humaine, qui mise sur la convivialité. En se positionnant de la sorte, les débuts de Hors Tribu furent compliqués mais enthousiastes ! Le comité a mis sur pied un premier festival aux Sagnettes, qui a par la suite déménagé plusieurs fois et enduré de plus ou moins bonnes éditions, notamment en raison de la météo, qui fait la loi de la manifestation.
Mais depuis quelques années, les choses changent. Dans l’air du temps (prises de consciences écologiques et sociales), les valeurs d’Hors Tribu trouvent un écho particulier, qui résonnent avec le monde actuel : faire un événement sans sponsors, qui garantit une indépendance, et un festival à taille humaine qui n’a pas envie de grandir. Car il n’y a qu’en restant « petit » qu’on peut s’assurer un minimum d’impact écologique.
Culture à tous les niveaux
En prenant le pari de réaliser chaque année un festival sans sponsors, le comité met un point d’honneur à travailler avec des personnes sensibles à ce qui fait la particularié d’Hors Tribu. A savoir : la mixité culturelle, dans tous les sens du terme. Ainsi, on retrouvera des personnes du monde entier sur le « Champ du Zi », notamment grâce au Service Civile International, et aux anciens bénévoles venus les années précédentes aider au montage et au démontage, qui reviennent les années suivantes, enchantés par l’environnement bucolique du Val-de-Travers et par la « famille » qu’ils se sont constitués à Môtiers pendant ces deux semaines.
La culture est aussi omniprésente au cœur du festival grâce à la musique, qui y est jouée en permanence et par les artistes qui décorent l’événement. L’équipe de programmation bénéficiant d’un petit budget a la chance de pouvoir compter sur une ambiance intimiste et un accueil toujours plus chaleureux du public pour les groupes présents à Hors Tribu. Certains musiciens font même des pieds et des mains pour se faufiler dans certains groupes afin de remplacer tel ou tel batteur et ainsi venir ajouter une nouvelle édition de Hors Tribu à leurs collections de « badges artistes ».
Petit, mais costaud
Hors Tribu fait partie des doyens des petits festivals de Romandie et c’est une fierté pour le comité de pouvoir assurer année après année une manifestation aussi attendue et aussi respectée. Hors Tribu peut compter sur des mécènes fidèles, afin de pérenniser son expérience, mais il peut surtout compter sur des bras de toutes les tailles pour pouvoir aménager ses structures et de cerveaux bénévoles pour réfléchir à organiser au mieux cette bastringue qui permet à près de 2’400 âmes de s’échapper hors du temps pendant ces quatre jours du mois d’août, sur les hauts de Môtiers.
Attention toutefois à ne pas sur-interpréter les bonnes nouvelles. Le pari du festival Hors Tribu, c’est de tenir d’année en année. Chaque édition est incertaine et c’est ce risque qui rend l’expérience de ce festival un peu folle. Par contre, il va sans dire que l’organisation est une charge de travail importante, qui peut parfois peser sur les épaules du comité, surtout lorsqu’il est question de trouver des mécènes ou des bénévoles pour les tâches ingrates (saviez-vous que les toilettes sèches font partie intégrantes de « l’expérience Hors Tribu » ?). Mais cette charge de travail est prise à bras le corps par un comité soudé, qui saura répondre aux demandes des festivaliers présents, du 8 au 11 août 2019, sur le Champ du Zi pour cette 24e édition.