La région du Val-de-Travers, intimement liée à l’industrie horlogère suisse, retrouve un léger souffle d’optimisme avec les récentes statistiques publiées par la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH). En effet, les exportations horlogères suisses ont connu une modeste croissance en juillet, atteignant 2,2 milliards de francs, soit une augmentation de 1,6% par rapport à la même période l’an passé. Bien que la tendance annuelle reste en recul avec un cumul de 15,2 milliards de francs pour les sept premiers mois de l’année (-2,4%), ce regain d’activité est une bouffée d’air frais pour une région dont l’économie est étroitement liée à ce secteur emblématique.
Légère, mais bienvenue, cette reprise s’explique en grande partie par la performance des montres en métaux précieux, qui ont enregistré une hausse significative de 12,6%. En revanche, les produits en acier, traditionnellement une composante importante de l’exportation horlogère, ont subi une baisse marquée de 10,4%. Cette dualité reflète les dynamiques contrastées au sein de l’industrie, où certaines catégories de produits prospèrent tandis que d’autres peinent à maintenir leur position sur le marché international.
Les montres de moins de 200 francs (valeur export), représentant une partie cruciale du marché, ont montré la plus forte dynamique en juillet avec une augmentation en valeur de 13,7%. De l’autre côté du spectre, les garde-temps de luxe, ceux de plus de 3’000 francs (valeur export), ont également enregistré une croissance notable de 5,4%, compensant en partie le déclin du segment intermédiaire (200-3’000 francs), qui a chuté de 14,4%.
À l’international, plusieurs marchés clés ont contribué à ce redressement. Les États-Unis (+11,3%), le Japon (+25,6%), la France (+13,7%), la Corée du Sud (+14,1%), Taïwan (+25,3%) et l’Arabie saoudite (+24,8%) ont tous enregistré des hausses substantielles. En revanche, la Chine et Hong Kong continuent de traîner, avec des baisses respectives de 32,8% et 19,1%, confirmant une tendance négative persistante sur ces marchés depuis six mois. D’autres marchés, comme Singapour (-1,9%) et l’Allemagne (-0,6%), ont montré des signes de faiblesse, même si la tendance générale reste positive.
Pour le Val-de-Travers, où de nombreuses entreprises, y compris des sous-traitants, dépendent directement ou indirectement de l’horlogerie, ces chiffres sont cruciaux. Une reprise, même modeste, des exportations horlogères suisses est un indicateur encourageant qui pourrait signaler une stabilisation progressive après plusieurs mois de turbulences. Cependant, la prudence reste de mise, car la dépendance aux marchés internationaux demeure forte, et la volatilité de ces marchés pourrait rapidement inverser cette tendance naissante.
En somme, si juillet apporte un peu d’espoir aux acteurs du secteur dans le Val-de-Travers, la route vers une véritable reprise reste semée d’embûches. Le suivi attentif des prochaines statistiques d’exportations sera essentiel pour comprendre si cette tendance à la hausse se confirme ou si elle n’est qu’une embellie passagère.
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