Lors de sa séance du 21 novembre prochain, le Conseil communal soumettra au Conseil général une demande de crédit-cadre de 466’000 francs sur quatre ans pour la digitalisation progressive de l’école Jean-Jacques Rousseau, en lien avec le programme cantonal « éducation numérique »
L’enseignement des domaines associés à la technologie de l’information, à la communication et aux médias, est aujourd’hui effectuée dans notre école par le biais de ce que l’on appelle « les MITIC » (Médias, Images, Technologies de l’Information et de la Communication). Ils sont principalement enseignés dans le cadre de la formation générale (FG) même si aucune période n’est à l’horaire au cycle 2 dans le canton de Neuchâtel. Il s’agit notamment de favoriser la prévention liée à l’ensemble des outils numériques et d’exercer des lectures multiples dans la consommation et la production de médias et d’informations.
Une impulsion est également donnée par les cercles scolaires dans l’usage des technologies numériques. Citons, parmi d’autres, les travaux menés au Cercle scolaire de Val-de-Ruz sur le développement de classes flexibles facilitant l’intégration du numérique à travers des activités déconnectées, ou ceux du Cercle scolaire du Locle intégrant l’usage de robots Thymio3 pour faciliter la compréhension des mathématiques par les élèves.
Pour finir, dans le cadre des options professionnelles « informatique appliquée et gestion » de 11e année, les élèves sont amenés à développer leurs compétences numériques à travers des travaux personnels. En résumé, on constate que les savoirs accumulés dans le domaine des MITIC varient beaucoup, tant en fonction du parcours personnel de l’élève que du contexte scolaire.
En juin 2018, la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) adoptait une Stratégie nationale sur la numérisation dans le domaine de l’éducation1. En décembre 2018, la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) validait un Plan d’action en faveur de l’éducation numérique2.
Sur cette base, le Conseil d’Etat neuchâtelois a soumis un rapport au Grand Conseil, qui a accepté par 98 voix contre 8, le 23 juin 2020, un crédit de 24.7 millions de francs pour le déploiement du programme « éducation numérique (EN) » dans la scolarité obligatoire et postobligatoire. Ce décret permettra le déploiement du programme, en finançant notamment le développement et la mise à disposition des moyens d’éducation ainsi que leur intégration dans le plan d’études romand (PER), l’engagement du personnel nécessaire dans les services cantonaux pour soutenir le projet, notamment au service informatique de l’entité neuchâteloise (SIEN), mais aussi au service de l’enseignement obligatoire (SEEO) et du service des formations postobligatoires (SFPO). Il soutiendra également la mise sur pied des programmes de formation pour le corps enseignant et les directions d’école, en formant des référents en éducation numérique et en finançant les formations continues des enseignants. Le crédit permettra également d’augmenter la dotation en ordinateurs des cercles scolaires.
Ce que le décret du Grand Conseil ne prévoit pas concerne l’équipement nécessaire au niveau de nos bâtiments scolaires pour soutenir le déploiement de ce projet et qui fait l’objet de la demande de crédit-cadre.
Outre le déploiement « d’éducation numérique », c’est également dans un objectif plus global que le Conseil communal entend poursuivre sur sa démarche d’installation d’équipement de projection dans les classes du cercle, déployée entre 2016 et 2017 et qui a permis l’installation de « beamers » dans la quasi-totalité des classes du collège de Longereuse (cycle 3).
Impact sur les bâtiments scolaires
Au moment du vote de ce décret par le Grand Conseil, nous savions déjà que la plupart de nos salles de classes n’étaient pas compatibles avec ce genre de méthodes d’enseignement, puisque l’informatique déployée à ce jour dans ces classes consiste en trois ordinateurs au fond de chaque classe à disposition des élèves avec des connections internet disposées en fond de classe également. Ce qui change avec le projet « éducation numérique », c’est la mise à disposition de cinq ordinateurs par classe, dont l’un qui devrait se situer devant la classe, pour l’enseignant, ainsi que du matériel nécessaire à la projection pour l’ensemble de la classe ainsi qu’une connexion à internet.
A ce jour, le collège de Longereuse est parfaitement équipé, grâce à la campagne de déploiement des « beamers » qu’a menée le Conseil communal en 2016 et en 2017. Le prochain collège qui devrait recevoir son équipement pour permettre la mise en œuvre « d’éducation numérique » est le collège B8, en toute priorité pour les élèves de 7e année, pour qui les programmes ont débuté en aout dernier. En ce qui concerne le collège jaune, une salle d’informatique a dû être installée l’année dernière, et cela nous permet de pallier provisoirement le manque d’infrastructure dans les classes, que ce crédit-cadre permettra de planifier. De même, à Couvet, nous allons tenter de faire « au mieux », mais c’est véritablement le collège B8 par lequel le Conseil communal a décidé de commencer la transition.
Déploiement
Dans un premier temps, il s’agira de pouvoir commander, sous réserve d’acceptation de ce crédit-cadre par votre Autorité, les onze tableaux nécessaires au projet EN au collège B8 (sans l’option interactive), qui pourront être mis en service dès réception, grâce aux travaux qui ont été réalisés pendant les vacances d’automne, financés par le crédit alloué par le Conseil communal.
Au début de l’année 2023, le DJE devra procéder au déploiement dans les collèges de Couvet et de Fleurier, là où se trouvent des classes de 7e en ce moment, sous réserve bien entendu de l’évolution du dossier « Demi-cycle 7/8 ». Les éventuels travaux de câblage nécessaires devront être financés par ce crédit-cadre également. Chaque collège devant être étudié spécifiquement par un électricien, mais en ligne avec les travaux qui viennent de se terminer au collège B8, le Conseil communal inclus dans cette demande de crédit-cadre, le montant de 2’000 francs pour chaque tableau à installer.
Dès 2024, davantage de tableaux devront être remplacés dans tous les autres collèges du cercle, ils le seront par le biais de ce même crédit-cadre, selon les besoins et l’état des tableaux actuels, nombreux sont ceux qui, aujourd’hui déjà, nécessitent un renouvellement que le budget de l’école ne permet pas.
A chaque processus de remplacement, une analyse sera portée en lien avec le projet EN, mais aussi avec les besoins des enseignants concernés, pour déterminer si seul le tableau doit être changé, si celui-ci doit être équipé ou non d’un beamer et si des travaux de câblage sont nécessaires.
Pour toutes ces étapes de renouvellement postérieures à celle du collège B8, un nouvel appel d’offre sera réalisé par le Conseil communal, permettant de renouveler les offres du fournisseur choisi pour le collège B8, notamment au vu de la quantité plus importante et d’ouvrir ce marché à d’autres éventuelles entreprises spécialisées.