
La séance extraordinaire du Conseil général de Val-de-Travers, tenue ce lundi 19 mai, a été marquée par un agenda chargé, des débats nourris et des décisions contrastées. Si plusieurs objets ont été acceptés sans réelle opposition, le Conseil général a néanmoins rejeté le crédit de plus de trois millions de francs destiné à relancer le site industriel Dubied. En parallèle, des révisions de règlements techniques ont été adoptées, tout comme deux motions du PLR dont l’une propose de transformer les indemnités des élus en bons à dépenser localement.
Un coup d’arrêt pour le projet Dubied
Le point le plus attendu de la soirée concernait le projet du Conseil communal pour redonner un nouveau souffle au site Dubied. Ce dernier, ancienne friche industrielle en plein cœur de Couvet, représente près de 5 hectares en zone d’activités économiques, mais reste sous-exploité malgré son fort potentiel. L’objectif du projet était de renforcer l’attractivité de cette zone stratégique à travers des mesures concrètes comme la réfection des accès, la création de stationnements, la rénovation d’une passerelle piétonne sur l’Areuse, l’acquisition d’une parcelle-clé pour y installer une future chaufferie pour le chauffage à distance, ainsi que la remise à niveau des réseaux souterrains.
Un projet d’envergure, soutenu par le Canton dans le cadre de l’accord de positionnements stratégiques et appuyé par des études récentes, qui visait à poser les bases d’un développement économique durable et progressif.
Malgré cela, le crédit de 3,322 millions de francs a suscité de vives réserves dans les rangs de la droite. Le groupe PLR avait initialement proposé un amendement pour scinder le crédit en deux, afin de dissocier les investissements selon leur nature. Cet amendement a finalement été retiré, mais le groupe a tout de même refusé l’entrée en matière. Après deux suspensions de séance, l’entrée en matière a été rejetée, enterrant pour l’heure cette tentative de relance d’un site pourtant emblématique de l’histoire industrielle de la commune.
Des crédits techniques approuvés sans difficulté
D’autres objets, plus techniques mais non moins importants, ont été approuvés sans difficulté. Le Conseil général a validé un crédit complémentaire de 239’000 francs pour la révision du plan d’aménagement local, accepté à 32 voix contre 4, avec 4 abstentions. La mise à jour des arrêtés de perception et de répartition des contributions et taxes d’équipement a été entérinée à 38 voix, avec 2 abstentions. Enfin, la révision du règlement de distribution de chaleur des chauffages à distance a été acceptée à l’unanimité.
Motions politiques : transparence et mobilité
Le groupe PS a quant à lui retiré son projet d’arrêté demandant un crédit supplémentaire pour engager du personnel encadrant dans le domaine de l’accueil de l’enfance. Le groupe POP a vu sa recommandation concernant le projet de dérivation souterraine de l’Areuse par le Groupe E considérée comme acceptée, aucune opposition ne s’étant manifestée. Le Conseil communal dispose désormais de six mois pour y répondre.
Deux motions du PLR ont été adoptées. La première vise à recenser les mandats externes en cours, dans un souci de transparence et d’optimisation budgétaire. Elle a été approuvée après avoir été amendée. La seconde, qui concerne la mise en place d’une politique de stationnement sur le territoire communal, a été acceptée à 37 voix contre 3. Elle propose notamment l’instauration d’un système de parcage payant pour les non-résidents, avec une exonération pour les véhicules immatriculés à Val-de-Travers. Le Conseil communal a une année pour donner suite à ces deux motions.
Une initiative PLR pour soutenir le commerce local
Autre sujet notable de la soirée : l’adoption d’un projet d’arrêté du groupe PLR visant à modifier l’Arrêté du Conseil général concernant les indemnités versées aux élus et aux partis politiques. En vertu de l’article 3.33 du règlement général de la Commune, le groupe libéral-radical a proposé une approche innovante et solidaire, en lien direct avec les préoccupations économiques locales.
En effet, plusieurs commerçants du Val-de-Travers ont récemment exprimé leurs difficultés à maintenir leur activité dans un contexte économique tendu. Certains ont même pris la peine d’écrire au Conseil général pour faire part de leur inquiétude. Partant de ce constat, le PLR souhaite transformer les montants alloués aux élus et aux partis – actuellement versés en francs suisses – en bons d’achat VAL ou toute autre monnaie locale équivalente.
L’objectif de cette démarche est double : maintenir la valeur pécuniaire des indemnités tout en injectant directement ces montants dans l’économie régionale. Ces bons ne pourraient être utilisés que dans les commerces locaux affiliés au système, renforçant ainsi le tissu économique du Vallon. Le projet d’arrêté, adopté par le Conseil général, sera désormais mis en œuvre par le Conseil communal.
Une séance aux airs de bilan politique
Malgré le blocage du projet Dubied, cette séance aura permis d’avancer sur plusieurs fronts, entre mesures de soutien à l’économie locale, planification urbaine et politique de mobilité. Le débat autour du développement du site Dubied, lui, est loin d’être clos. Reste à savoir sous quelle forme il refera surface dans les prochains mois.
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