Les résultats de l’enquête 2017 sur la victimisation et la violence des jeunes ont notamment montré une situation préoccupante dans les domaines du harcèlement et du risque dépressif et suicidaire. Pour y répondre, un programme de lutte contre le harcèlement se déploie dans les écoles de l’enseignement obligatoire depuis la rentrée d’août 2019. Un projet concernant le risque dépressif et suicidaire débutera en août 2020 en collaboration avec le service de la santé publique.
Les établissements scolaires et le canton œuvrent ensemble depuis de nombreuses années pour permettre aux jeunes neuchâtelois d’évoluer dans un climat de sécurité physique, psychique et affective ainsi que dans un cadre de vie scolaire sécurisant et bienveillant.
L’enquête sur la victimisation et la délinquance des jeunes, menée dans différents cantons en 2017, a révélé qu’un pourcentage important d’élèves est en situation de vulnérabilité. En réponse à ce constat préoccupant, dans une volonté de prévention et pour venir compléter les divers projets existants aussi bien au niveau de l’offre cantonale (éducation numérique, gestion de crise, épuisement professionnel, formation continue, etc.), qu’au niveau des cercles scolaires (projets d’établissements, charte, activités en classe, etc.), un programme de prévention et de lutte contre le harcèlement a été mis en place dans les écoles de l’enseignement obligatoire depuis la rentrée scolaire 2019-2020. Le Centre d’accompagnement et de prévention pour les professionnelles et les professionnels des établissements scolaires(CAPPES) a été mandaté par Madame Monika Maire-Hefti, conseillère d’État en charge du Département de l’éducation et de la famille (DEF), pour développer ce programme.
Un projet « pilote » sur ce même thème a déjà été mené par les établissements de l’éorén, à la demande du centre scolaire de La Côte à Peseux, en collaboration avec le CAPPES. Diverses activités en lien avec cette thématique ont également eu lieu dans plusieurs établissements scolaires de l’enseignement obligatoire ainsi qu’au secondaire 2 au travers de formations sur différentes méthodes de gestion de situations de harcèlement.
Le harcèlement, l’affaire de toutes et tous
Le harcèlement est un phénomène social. Une personne est harcelée lorsqu’elle subit de manière systématique et répétée des agissements négatifs de la part d’une ou de plusieurs personnes. On parle aussi de mobbing, d’intimidation, de brimades, d’humiliation, etc.
Le programme proposé concerne le harcèlement entre élèves. Les élèves, le corps enseignant, les équipes socio-éducatives, les directions, ainsi que les parents sont mobilisés pour faire face. Des activités de prévention sont planifiées pour les élèves. Des conférences d’information à l’intention du corps enseignant et des parents seront organisées. Des formations approfondies sur la gestion de ces situations seront proposées aux cellules de crise des établissements, composées des équipes socio-éducatives, et des directions.
Activités pour tous les élèves de 4ème et de 7ème années
Pour les élèves de 4ème année, une animation est proposée par des professionnel-le-s autour de la gestion des émotions, de la place dans un groupe, du respect et des ressources existantes pour trouver de l’aide. Des outils tels qu’un conte pour enfant, un puzzle qui démontre que chacun-e est important dans le groupe ou encore le calendrier des émotions proposé par Pro Juventute sont utilisés pour faire réfléchir les élèves. Les enseignant-e-s sont présent-e-s durant ces animations et pourront ainsi reprendre ces thématiques.
Pour les élèves de 7ème année, un théâtre forum, animé par la troupe Utopik Family de Saint-Imier, est proposé dans tous les cercles scolaires. Ce type d’animation permet aux élèves d’intervenir sur le scénario de la pièce. Ils ou elles sont ainsi amené-e-s à réfléchir à leur propre comportement dans la situation présentée, qu’ils ou qu’elles soient victimes, harceleur-euse-s ou témoins. Les adultes sont aussi interpellés sur leur rôle et leurs responsabilités.
Les conférences proposées au corps enseignant et aux parents permettront de sensibiliser les adultes à ces thématiques, donneront une définition commune du terme de « harcèlement entre élèves », montreront les différents signaux d’alerte auxquels les adultes doivent être attentifs, et permettront de mettre en place des solutions collaboratives pour diminuer ces phénomènes.
Des cellules de crise gèrent les situations critiques
Les cellules de crise sont mises en place dans tous les cercles scolaires du canton et permettent de gérer les situations critiques qui ont une influence sur la vie scolaire (décès, accident, maladie grave, violence, etc.). Les formations approfondies données aux membres des cellules de crise sur la thématique du harcèlement entre élèves proposeront des outils dit de « préoccupation partagée » pour la gestion de situations avérées. Elles permettront une réflexion d’équipe sur le rôle des adultes.
Lutte contre le risque dépressif et suicidaire dès 2020
Ce programme de lutte contre le harcèlement entre élèves sera renforcé en 2020 – 2021 par un programme de lutte contre le risque dépressif et suicidaire en collaboration avec le service de la santé publique (Département des finances et de la santé) qui est en charge des programmes de santé psychique dans le canton de Neuchâtel. La mise en œuvre de ce programme concernera les élèves et leurs parents, le corps enseignant et le personnel technique et administratif.
Objectifs
L’objectif de ce programme est, d’une part, de viser une diminution des phénomènes de harcèlement entre enfants par une sensibilisation des différents publics concernés et une mise à disposition d’outils pour la gestion de situations avérées, et d’autre part, de sensibiliser les jeunes et les adultes à la thématique du risque suicidaire, d’améliorer la communication, de libérer la parole, enfin de connaître les ressources à disposition en cas de situation avérée.