Certains arguments avancés pour défendre l’une ou l’autre position dans le dossier des éoliennes méritent vérification. Il en va ainsi de propos tenus par le comité de citoyens qui a lancé un référendum à Val-de-Travers. Des représentants de ce comité ont affirmé mardi que, « de source sûre », en France voisine, il existe un projet d’implantation « d’une soixantaine d’éoliennes entre Les Verrières-de-Joux et La Cluse-et-Mijoux ». Or, les autorités locales concernées démentent formellement.
Lors d’une conférence de presse organisée mardi à Fleurier, les membres du comité référendaire ont expliqué leurs craintes liées au futur parc éolien de la Montagne de Buttes. Ils ont précisé que, depuis la votation de mai 2014, « la donne avait changé, de nouveaux projets ayant fait leur apparition autour du Val-de-Travers ». Or, les projets vaudois cités étaient déjà connus au moment où les citoyens neuchâtelois ont approuvé à 65% le plan éolien cantonal. Le comité a aussi mentionné un projet en France voisine, juste de l’autre côté de la frontière, dans le prolongement du parc éolien de la Montagne de Buttes. Citant une « source sûre », mais non dévoilée, il affirme qu’une soixantaine de machines pourraient être installées entre Les Verrières-de-Joux et La Cluse-et-Mijoux. Nous avons contacté les maires des deux communes concernées, qui infirment ces propos.
À La Cluse-et-Mijoux, Yves Louvrier précise qu’il n’est pas question d’implanter des éoliennes, en particulier en raison de la présence du Châteaux de Joux, monument historique, qui ne permet pas n’importe quelle construction. Aux Verrières-de-Joux, les 60 éoliennes sont pour Jean-François Jodon « une farce du 1er avril, en avance ». Le maire n’est pas contre le fait que sa commune se mette aux énergies renouvelables, mais « certainement pas en installant autant de machines ». Il affirme qu’il combattrait lui-même un tel projet s’il existait. Il précise avoir été informé de l’évolution du projet vallonnier et reconnaît s’être approché de sociétés, françaises et suisses, pour savoir si Les Verrières-de-Joux pourraient elles aussi profiter de retombées en accueillant quelques mâts.
D’après une étude, le potentiel éolien de la commune est de quatre ou cinq machines. En revanche, il est difficile d’imaginer produire de l’électricité grâce à des éoliennes situées en France pour l’injecter sur le réseau suisse. Les obstacles administratifs et juridiques semblent trop importants. Il y a aussi des obstacles techniques et financiers côté français : il n’est pas envisageable de se raccorder sur le réseau haute tension, trop éloigné de la commune. Il n’a donc jamais été question d’ériger une soixantaine d’éoliennes à cet endroit. Et les seules quatre ou cinq machines potentielles ne devraient, selon toute vraisemblance, pas être construites. /msa
Source: RTN