Les mesures exceptionnelles prises pour faire face à la pandémie ont conduit l’ensemble du système de formation à passer à l’enseignement à distance. L’accueil d’urgence permet quant à lui le maintien des activités essentielles de l’État et de l’économie privée. Parce qu’un enseignement à distance, même performant, ne peut remplacer les cours présentiels habituels, le cadre général de l’enseignement obligatoire a été adapté. Le Département de l’éducation et de la famille (DEF) tient à souligner et saluer l’excellente collaboration menée de front avec tous les partenaires.
L’école neuchâteloise a traversé il y a deux semaines une situation sans précédent avec le retour des élèves – environ 20’000 – , des apprenti-e-s et des lycéen-ne-s – environ 9’000 – à la maison. En un week-end, elle est passée d’un enseignement en présentiel à un enseignement à distance. Les familles ont dû rapidement s’adapter à ce changement ainsi que les enseignant-e-s et tous les professionnel-le-s du domaine de la formation. Quinze jours plus tard, le constat permet d’envisager la suite avec confiance. Le défi est relevé au quotidien.
Du côté de l’école obligatoire, le corps enseignant, les directions d’écoles, les autorités scolaires, le service de l’enseignement obligatoire (SEEO) ont, en parfaite coordination et avec l’aide du service informatique de l’entité neuchâteloise (SIEN), réuni leurs efforts pour organiser un enseignement à distance pour tous les élèves. Ce défi est relevé également grâce à l’investissement important des parents.
Les solutions trouvées ont permis de ne laisser aucun élève sans solution et de garantir à chaque enfant les conditions propices à la poursuite de ses apprentissages. Cela passe notamment par la mise à disposition de plateformes informatiques, de parcours d’enseignement, de contenus pédagogiques et de cours en ligne. Des ressources pédagogiques ont été créés et mutualisées grâce à l’investissement exemplaire du corps enseignant neuchâtelois.
Après quelques jours déjà, chacune et chacun s’est approprié les outils et a développé de nombreuses stratégies pour créer les liens entre l’école et les familles d’une part, mais aussi pour mettre à disposition des élèves des activités scolaires à réaliser à domicile.
L’enseignement à distance ne pourra cependant pas se substituer à la présence des élèves en classe. Le Conseil d’État et le Département de l’éducation et de la famille (DEF) ont donc décidé d’adapter le cadre général de l’enseignement obligatoire par une série de mesures :
- l’année scolaire 2019-2020 sera prise en compte même si elle est tronquée de plusieurs semaines ;
- les contenus des cours sont priorisés, les enseignants font des choix sur les thèmes retenus et consolident les acquis ;
- un temps indicatif à consacrer quotidiennement aux activités scolaires est recommandé en fonction de l’âge et du degré scolaire aussi longtemps que l’enseignement à distance est imposé, toute évaluation notée est proscrite ;
- les décisions de promotion, d’orientation et de réorientation sont prises sur la base des résultats obtenus en présentiel uniquement ;
- les critères de promotion et d’orientation seront aménagés, les situations particulières prises en compte et l’appréciation des cas limites sera assouplie ;
- les vacances scolaires de Pâques sont maintenues.
Pour rappel, les mesures prises par le Conseil fédéral prévalent, notamment en matière de calendrier scolaire : les écoles et les structures d’accueil sont fermées jusqu’au 19 avril 2020.
Utilisation de l’outil numérique également au postobligatoire
Le service des formations postobligatoires de l’orientation (SFPO) et ses partenaires mettent également tout en œuvre pour éviter au maximum les effets négatifs de la pandémie sur la formation professionnelle et académique du secondaire 2, sur la formation du tertiaire ou continue, ainsi que sur les différentes mesures mises en place pour un public plus fragilisé. L’objectif est toujours d’assurer aux élèves leur titre de formation à la fin de l’année scolaire ou une transition harmonieuse d’un niveau scolaire à un autre. À noter que les décisions à ce sujet seront prises au niveau fédéral et intercantonal et seront déployées ensuite au niveau cantonal.
En ce qui concerne les établissements du secondaire 2, une page spécifique a été développée sur le réseau pédagogique neuchâtelois. L’enseignement à distance est ainsi réalisé avec le plus de cohérence didactique possible, tenant compte des circonstances. Une attention particulière est portée à la préservation des liens entre les enseignant-e-s et les élèves ainsi qu’aux autres prestations et accompagnements liées à la santé psychique et physique des élèves. Les partenaires de la formation professionnelle du canton ainsi que les apprenti-e-s continuent d’être écouté-e-s, soutenu-e-s et accompagné-e-s par l’office des apprentissages avec souplesse, réactivité et pragmatisme.
Les permanences et informations sur les professions et formations sont maintenues par téléphone ou courriel. De plus, les conseiller-ère-s en orientation restent également à la disposition des élèves de 11ème année de l’école obligatoire par téléphone ou Skype pour les accompagner dans la construction de leur choix professionnel. Tout est par ailleurs mis en place pour accompagner à distance les jeunes avec des difficultés multiples. Le dispositif d’insertion des jeunes migrant-e-s en formation professionnelle a également dû être repensé en intégrant l’outil numérique. Le maintien des liens avec ces publics plus fragiles est à la fois essentiel mais également plus susceptible d’être interrompu.
Accueil extrafamilial d’urgence mis en place
En matière d’accueil extrafamilial, les structures professionnelles neuchâteloises qui garantissent l’accueil d’urgence reçoivent les enfants dont le parent en charge ou la personne responsable est engagé-e dans les domaines des soins, des secours ou de la sécurité et ne dispose pas d’une autre solution d’accueil.
Comme prescrit par la Confédération, les cantons doivent en effet veiller à garantir des offres d’accueil pour les enfants qui ne peuvent pas bénéficier d’une solution de garde privée. Cette tâche ne peut pas être confiée à des personnes particulièrement à risque.
Depuis le début de la crise, 3,5% d’enfants, par rapport à l’accueil habituel, ont bénéficié de l’accueil d’urgence.
L’office de protection de l’adulte (OPA) et l’office de protection de l’enfant (OPE) a assuré le maintien des prestations essentielles liées à la gestion du quotidien des personnes fortement marginalisées « en temps normal » ainsi que la protection des mineurs nécessitant une aide ponctuelle ou à plus long terme.
S’agissant des 257 enfants, adolescents et jeunes adultes placés en institution d’éducation spécialisée, la gestion de la pandémie a exigé que pour la fin du mois de mars, 125 soient suivis en dehors de l’institution.
Pistes de soutien aux familles
En cette période de crise sanitaire mondiale, les familles sont mises à rude épreuve : confinement, télétravail, école à la maison, anxiété devant la maladie et l’inconnu, perte de lien et de soutien des grands-parents.
Le service de la protection de l’adulte et de la jeunesse (SPAJ) a donc créé un document indiquant des pistes de soutien spécifiquement liées à la vie familiale en isolement. Le SPAJ tient à rappeler aux familles qu’elles ne doivent en aucun cas hésiter à demander de l’aide.
En savoir plus:
www.ne.ch/coronavirus – Onglet « Pour les parents »
Vie familiale en isolement – Soutien aux parents